Lettre du pasteur Jean-François Bussy au Président suisse

Monsieur le Président,                                                                 29 Avril 2009

Vous avez choisi de rencontrer le président iranien à la faveur de son déplacement à Genève dans le cadre de la conférence de l'ONU sur le racisme.

Je vous exprime par ces lignes ma profonde consternation quant à cette rencontre. Les sentiments et les intentions de cet homme étaient connus.

Vous pouviez bien imaginer ce qu'allaient être les résultats de cette présence à Genève. J'estime donc que cette rencontre était une grave erreur, même une insulte à la démocratie en général, et pour la seule démocratie en Orient, Israël.

Penser que maintenir un dialogue avec un tel individu pouvait contribuer à l'apaisement est faire preuve d'une grande naïveté !

Vous avez évoqué devant les médias des considérations commerciales et économiques. Dans ce cas, c'est de la compromission.

 Lors de l'intervention du président iranien, de surcroît le jour de la commémoration de la Shoah qui se déroulait à deux pas du théâtre de ce scandale, l'ambassadeur suisse n'a même pas emboîté le pas de ses collègues européens. C'eût été une réaction minimale de la part du représentant de notre gouvernement.

J'éprouve beaucoup de honte que notre pays puisse à ce point s'abaisser à de telles choses.

Il serait très indiqué de votre part de présenter des excuses à nos concitoyens de confession juive, ainsi qu'à l'état d'Israël. Ce que vous avez consenti est à la limite du camouflet !

Je comprends parfaitement la réaction de l'état d'Israël et approuve le rappel de son ambassadeur. Que cela provoque une salutaire réflexion au sein de nos autorités qui manquent singulièrement de courage !

En espérant que mes lignes un peu vives, il est vrai, contribuent à votre réflexion, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, mes salutations distinguées.

Jean-François Bussy

Source: Jean-François Bussy, journalchretien.net - mercredi 29 avril 2009